Au niveau local, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima compte 146 communes et 22 arrondissements.

La région se distingue par sa richesse et sa diversité naturelles, avec la création de 19 sites d’importance biologique et écologique. Les forêts constituent la principale richesse naturelle de la région, bien que leur exploitation soit encore individuelle. La région est exposée à des risques naturels en raison de sa situation géographique, étant l’une des régions constamment menacées par les séismes, les changements climatiques, les inondations et les incendies de forêt. Les glissements de terrain continus avec leurs effets néfastes, ainsi que les inondations récurrentes et les activités humaines ayant un impact négatif sur l’environnement, accentuent cette vulnérabilité.

En ce qui concerne les infrastructures, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ne dispose que de 5% du réseau routier national et présente des lacunes dans les infrastructures routières non classées. En termes de formation et d’éducation, malgré le grand nombre d’établissements d’enseignement dans la région, le taux de scolarisation reste faible, avec les taux les plus bas dans la province de Chefchaouen pour les trois niveaux d’éducation. Il est également remarqué que la province d’Al Hoceima souffre de taux élevés d’abandon scolaire à tous les niveaux d’éducation.

La région compte également 197 établissements de formation professionnelle, avec une capacité d’accueil de 40 944 places. Les statistiques montrent que la préfecture de Tanger-Assilah abrite 46% de ces établissements et 55% de la capacité d’accueil totale, suivie de la province de Tétouan avec 21%, et la province d’Al Hoceima avec 12%. Les provinces ayant le moins d’établissements sont Al Hoceima avec 5%, Ouezzane avec 5%, et Chefchaouen avec 3%. Quant à la province de Fahs-Anjra, elle ne dispose d’aucun établissement.

Dans le domaine de la santé, l’analyse de la carte sanitaire de l’année 2017 montre que la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima n’est pas suffisamment équipée en centres de soins de santé, avec des disparités entre les provinces. Ainsi, 22% des infrastructures de santé se concentrent dans la préfecture de Tanger-Assilah et 3,6% dans la province de Fahs-Anjra.

L’économie de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima se caractérise par sa diversité, avec la contribution de différents secteurs de production à la création de richesse à différents niveaux. Les secteurs de l’agriculture, de la construction, du tourisme et de l’industrie traditionnelle représentent 30% de l’économie régionale, tandis que le secteur des services représente 45%, suivi de l’industrie à 25%. Cette position est le résultat des efforts déployés pour équiper la région de zones industrielles et de zones franches. Les zones d’accueil industriel abritent plus de 900 installations

La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a connu un développement exceptionnel de son tissu entrepreneurial depuis l’an 2000, grâce à l’amélioration du climat des affaires. Elle a enregistré le taux le plus élevé de création d’entreprises parmi les régions du royaume, dépassant les 60% en 2018. Cette dynamique lui a permis d’accueillir 11,3% des entreprises du pays, se classant ainsi en troisième position après les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Cependant, la majorité des entreprises ayant leur siège dans la région sont des petites et moyennes entreprises. Les grandes entreprises sont peu présentes dans la région, représentant seulement 5% de ces entreprises, qui sont au nombre de 500, et ne contribuent qu’à 2% du chiffre d’affaires total de ces entreprises au niveau national.

Malgré l’importance de la diversité des ressources naturelles dans la région et son rôle dans le développement d’une agriculture à grande échelle, le secteur agricole ne représente que 11% de l’économie régionale et ne produit que 10,5% de la valeur ajoutée régionale. Malgré une surface agricole utilisable de 800 000 hectares, soit 10% de la superficie nationale, la région ne contribue qu’à 8,9% de la production nationale de céréales.

Malgré la richesse des régions de la région, leurs paysages naturels abondants et leur patrimoine, la région reste en retard par rapport aux trois premières destinations touristiques au niveau national. Le nombre de nuitées (1,5 million) représentait seulement 8,2% du total national en 2016. Le faible secteur du tourisme entraîne également une perte d’opportunités majeures pour le secteur de l’industrie traditionnelle. Ce secteur, qui revêt une grande importance sociale dans la région, ne représente qu’une faible proportion de la structure économique régionale. Il est le deuxième plus grand employeur après le secteur du commerce et des services. Cependant, l’industrie traditionnelle ne représente que 15% des emplois dans le monde rural.

Le secteur de la construction et des travaux publics est l’un des composants de l’économie régionale, sa contribution atteignant 6% en 2016. Ce secteur n’emploie que 11,4% de la population active régionale, et le taux de chômage y est élevé, atteignant environ 20%. La faiblesse de ce secteur peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment la difficulté d’accéder à la propriété à des prix abordables, ainsi que la lenteur des procédures d’aménagement, ce qui entrave la dynamique de ce secteur.

En ce qui concerne le volet culturel, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima regorge d’un patrimoine et de sites historiques, ainsi que d’un patrimoine immatériel authentique. Cet élément très riche et diversifié comprend l’artisanat traditionnel hérité des ancêtres et les connaissances artistiques anciennes, ainsi que les éléments de la culture orale dans les zones urbaines et rurales. Les principaux métiers artisanaux et produits traditionnels sont les produits en cuir (Tétouan, Tanger, Chefchaouen et Al Hoceima), les tissus et textiles (Tétouan, Ouezzane, Chefchaouen, Al Qsar, etc.). Les cultures orales comprennent les chants de montagne tels que l'”Aita” et “Taktouka” ainsi que la musique andalouse (Tétouan, Chefchaouen et Tanger) et la “Rakada” (Al Hoceima).